Campagne « Choisir avec soins » – STARAQS – SFGG

Pour la première fois grâce au partenariat STARAQS – SFGG- FAS IDF et ARS IDF,  les établissements d’Ile de France ont participé à la campagne Nationale Choisir avec soin.

L’objectif  de cette campagne est de permettre aux professionnels de santé de s’évaluer par rapport à certaines pratiques ciblées par la SFGG comme étant à risque de non pertinence chez les patients/résidents de 75ans et plus hospitalisés en MCO, SMR, USLD ou résident d’EHPAD le jour de l’enquête.

Les 5 pratiques ciblées portent sur :

  1. Les antipsychotiques
  2. Les benzodiazépines
  3. Les Inhibiteurs de la Pompe à Proton (IPP)
  4. Les bandelettes urinaires
  5. La décision partagée

En IDF 32 établissements se sont engagés, répartis en 66 services. Entre le 01/10/2024 et le 17/01/2025, 4181 dossiers ont été analysés et 220 entretiens menés.

Les services pouvaient choisir de s’évaluer sur 1 à 5 pratiques ciblées. En moyenne, les services en ont choisi 2.5, principalement les IPP, les benzodiazépines et les antipsychotiques.

Les résultats globaux montrent :

  • Pour les antipsychotiques : 30 % des plus de 75 ans avec des troubles neurocognitifs majeurs et des troubles psycho comportementaux ont une prescription d’antipsychotique.

Pour ces prescriptions, il n’est pas retrouvé dans le dossier de recherche de facteur déclenchant, et/ou de facteur déclenchant et/ou de mesure non pharmacologique.

Dans 57% des cas, il n’est pas retrouvé de dé-prescription programmée.

  • Pour les benzodiazépines : 47 % de patients / résidents en moyenne ont une prescription de benzodiazépines ou de composé Z. En EHPAD/USLD le taux est de 58%.

Dans 71% des cas, les patients / résidents sont sous benzodiazépines depuis plus de 3 mois, sans dé-prescription tentée (chiffres similaires selon les secteurs).

  • Pour les IPP : 57% des patients/résidents ont une prescription de plus de 8 semaines, sans indication au long cours ou avec posologie inadaptée. La dé-prescription n’a pas été envisagée dans 74% des cas.

En cas d’indication d’une prescription au long cours, le posologie est inadaptée dans 10% des cas.

  • L’indication d’une analyse d’urine (bandelette urinaire ou ECBU) : a été choisie par 21 services avec 60 dossiers analysés, principalement en MCO. Les résultats montrent que ces examens étaient non pertinents pour 8% des patients concernés. Aucun de ces examens n’a pour autant entrainé une prescription d’antibiotique.
  • La décision partagée reposait sur des entretiens semi-dirigés menés par des représentants des usagers formés pour l’étude. 220 entretiens ont ainsi été conduits. Les questions portaient sur :
    • L’information donnée à l’entrée sur les soins reçus. Cette information n’était pas présente dans 15% des cas
    • Les explications données en cas de nouveau soin. Cette information n’était pas présente dans 23% des cas
    • La présentation des avantages et inconvénients. Cette information n’était pas présente dans 41% des cas
    • La recherche de l’accord pour ce nouveau traitement. Cette information n’était pas recherchée dans 35% des cas
    • La place des proches était ensuite abordée. Il n’a pas été proposé qu’un proche soit présent lors des rencontres médicales dans 56% des cas, mais lorsqu’elle a été proposée, elle a été respectée dans 98% des cas.
    • L’information sur la possibilité de désigner une personne de confiance a été effective dans 88% des cas.
    • Les souhaits en cas de dégradations de l’état de santé n’ont été abordés que dans 33% des cas.
    • La proposition de rédiger des directives anticipées a été retrouvée chez 28% des personnes interrogées.

Les professionnels disposaient de leurs propres résultats dès la fin de la saisie et ont été invités à un webinaire de restitution des résultats régionaux le 18 mars 2025.

Lors de cette restitution, la boite à outils élaborée par la SFGG a également été présentée pour accompagner les professionnels dans leurs actions d’amélioration.

Elle est disponible sur le site de la SFGG.